mardi 9 mars 2010

Comment je me suis perdue lors de la manif pour les droits des femmes.

D’après la police, nous étions 1 300. D’après les organisateurs, 4 000. Hier, c’était la journée de la femme (je vous passe les commentaires du style « parce que les autres jours de l’année, c’est la fête des hommes ? »), et comme chaque année, les défenseurs de la cause féministe à Paris se sont retrouvés pour manifester entre la Place de la Nation et la Place de la Bastille.
Et cette année, dans le cortège, il y avait moi.




Faut que je vous explique, j’y suis allée parce que des amies font partie de l’association « Osez le Féminisme » (www.osezlefeminisme.fr). Alors quand l’une d’elles m’a invité, j’ai dit pourquoi pas, ça sera l’occasion de faire un peu de reportage pour le blog et, on ne sait jamais, de vendre un sujet à un magazine.

Hier donc, je rejoins mon petit monde vers 19h à Nation. Le cortège vient de partir, il n’y a pas foule (la faute au froid peut être ?) et je retrouve mes amies (accompagnées de leurs petits amis respectifs, il faut le souligner) au milieu de la formation P.S. Ah oui, faut que je vous dise aussi, pour ceux qui ne voit pas à quoi ressemble une manif, en fait on ne se mélange pas. Chacun vient pour (à priori) la même cause, mais au sein de sa formation. Hier, dans le cortège, on retrouvait par exemple des militants PS, Europe Ecologie, Front de Gauche, RESF, Osez le Féminisme etc., tous marchant ensemble, mais en petits groupes bien distincts.

En burqa colorées et transparentes, quelques personnes scandent : « Après la grippe A, la Burqa, plus de débat bidons, on pose les vraies questions ». Un peu plus loin, le Front de Gauche armé d’un micro et d’un camion-manif assez mortel (avec écran géant, projecteurs et tout), répète à l’envie : « les centres IVG, on s'est battues pour les gagner, on se battra pour les garder ».



Je dois vous avouez qu’habituellement quand je vais à une manifestation, c’est pour la couvrir. Je bosse, je vais de formation en formation, je pose des questions, bref, je fais ma journaliste de base. Là, ça faisait très longtemps que je n’avais pas participé à une manif, juste pour moi, sans but précis, sinon que de soutenir moi aussi la cause des femmes. Et je me suis sentie mal à l’aise. Défiler au sein de la formation P.S. et puis un peu plus tard, avec les militants d’Osez le Féminisme, pourquoi pas, mais ça changeait quoi ? Les slogans étaient quasiment les mêmes, les causes à défendre aussi, alors, so what ? D’autant qu’à la fin de la manif, sur les marches de l’Opéra Bastille, tout le monde se retrouve ensemble, à scander plein de slogans différents, tant et si bien qu’on a l’impression d’une cacophonie générale complètement désorganisée.



Je que j’aurais aimé c’est pouvoir marcher avec une formation de non affiliés. Les « riens du tout » auraient juste pu être là pour militer contre les inégalités de salaires entre hommes et femmes, contre les fermetures de centres IVG, contre les violences faites aux femmes, etc., sans avoir l’impression d’être « récupérés » par une formation ou une autre. Je ne devais surement pas être la seule non affiliée dans le cortège, alors, qui sait, mesdames et messieurs sensibles à la cause féministe, peut-être nous reverrons-nous l’année prochaine sous la bannière des « rien du tout » ?

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